Source journal Alsace du jeudi 27 juillet 2023
Six jeunes étudiants, tous passés par le collège-lycée de Zillisheim, ont décidé de se « challenger » en rejoignant Istanbul, en Turquie, en stop, pour récolter des fonds au profit des victimes du séisme du 6 février dernier. Ils viennent de quitter Strasbourg.
Laurent GENTILHOMME – 26 juil. 2023 à 18:32 – Temps de lecture : 3 min
L’aventure a un côté « vintage », on vous l’accorde. Relier Strasbourg à Istanbul en faisant du stop a un doux parfum de seventies. Sauf que Jules Prévost, Edgar Bingler, Teyfik Arslan, Pauline Morel et Clara et David Roubaud n’étaient pas vraiment nés à l’époque des routards. On n’est d’ailleurs même pas sûr qu’ils soient nés au XXe siècle, ce qui ne les empêche pas de réactiver le moyen de transport le plus économique jamais inventé. Le plus aléatoire aussi…
Le Benelux avant la Turquie
Cette belle histoire débute en 2022 quand deux potes, Edgard et Jules, de Zillisheim, décident de partir en stop en 2022, en Belgique et aux Pays-Bas. « En France, ça ne se fait plus beaucoup mais ça a super bien marché et on a fait de belles rencontres. On a trouvé ça génial. Du coup, on a eu cette idée de course, de challenge plutôt. Mais cette fois en traversant l’Europe pour se rendre à Istanbul. Le principe est finalement assez simple. On est trois binômes de deux, on part tous ensemble et pour remporter le challenge, il faudra gagner le plus de bonus. » On vous passe le détail d’un règlement digne d’un mode d’emploi de lave-vaisselle sud – coréen pour s’attarder sur la philosophie de « Stop for solidarity ».
Mais c’est bien sûr !
Raconté comme ça, on se dit, tient ça nous rappelle… mais c’est bien sûr ! « Pékin-Express, oui, on nous a déjà fait la réflexion. Même si on n’est pas du tout dans l’esprit course. Plutôt un esprit de partage. D’ailleurs, on a des règles. On traverse huit pays, donc on a huit check-points où on doit s’attendre pour passer, à chaque fois, la nuit ensemble avant de repartir. Ensuite, c’est chacun pour soi. Le but est aussi de visiter les villes traversées », prolonge Pauline qui fera équipe avec Teyfik (équipe Istancouple). « Le règlement précise que l’on ne doit pas payer le transport même si le chauffeur le demande. Et pour des raisons de sécurité, on ne fait pas de stop après 21 h et avant 8 h le matin. » Mais ensuite, chaque binôme met en place sa propre stratégie, son parcours, pour rejoindre le check-point suivant le plus vite possible. « On imagine que l’on a un petit désavantage car on n’a pas de fille », rigole Edgar, en duo avec Jules (Istanpotes) quand Clara « poucera » avec David (Istancouz). L’idée est aussi de dormir chez l’habitant – là on pense à « J’irai dormir chez vous » – mais sinon ce sera nuit sous la tente pour nos aventuriers qui espèrent boucler leur « trip » en trois semaines, en dépensant moins de 1 000 euros par duo et avec chacun un sac à dos de 10 kilos max.
Cagnotter pour les blessés
Reste un dernier volet – le plus important – pour l’équipe : faire du stop pour faire grossir une cagnotte qui servira aux populations sinistrées du Turquie. « C’est incroyable, ça s’est passé il y a quelques mois et on dirait que tout est déjà oublié, alors qu’il y a eu plus de 100 000 personnes blessées. On veut donc collecter des fonds à travers ce challenge pour aider deux associations qui travaillent sur place. On espère réunir au minimum 1 000 €. 1 000 € pour 2 635 km parcourus », prolonge Pauline.
Ensuite, les six amis, tous passés par le collège-lycée de Zillisheim et aujourd’hui étudiants à Strasbourg et Bruxelles – passeront quelques jours de vacances dans la famille de Teyfik.
AIDER ET SUIVRE Pour suivre et « cagnotter » avec nos six aventuriers, deux adresses : Facebook et Instagram « solistanbul ». Pour info, à Munich mercredi 26, Istancouz mène devant Istancouple et Istanpotes.