Régulièrement l’Amicale des anciens Elèves du Collège vous propose des entretiens
effectués auprès de ses membres. Pour cette première Maxime Ribolzi, sorti en 1999, est questionné par Nicolas Eguémann, également ancien du collège de 1991 à 1999.
– Salut Maxime, vu que l’on se connait déjà, nous allons nous tutoyer. Peux-tu nous
décrire ta vie actuellement? Ce que tu fais, où tu vis, ta situation en quelques
phrases?
– Hello Nico! J’habite actuellement en couple à Lille, j’ai un petit garçon de 4 ans.
Bien occupé entre les nombreux déplacements boulot, le basket que je pratique toujours
en club, les sorties et les activités avec mon fils.
Côté boulot, je m’occupe maintenant de la connaissance utilisateurs chez Décathlon,
plus spécifiquement pour la marque de Crossfit & Bodybuilding. J’analyse les
comportements d’achat, les habitudes de pratique, et je travaille pas mal sur la
construction des “plateformes de marques” sur de multiples sports différents.
– Décris nous ton parcours à Zillisheim en quelques chiffres:
– Je suis arrivé à Zillisheim en CM1 je crois, à l’école primaire juste à côté du collège.
C’est naturellement que j’ai enchaîné en 6ème à Zillis, ca devait être en 1991-92, en tant
qu’externe puisque j’habitais à moins d’un kilomètre.
Vu mon niveau d’allemand, je ne pense pas avoir été en filière trilingue mais en sport
études, ça c’est sûr ! Le sport a toujours été mon principal centre d’intérêt (ou presque),
j’ai d’ailleurs pas mal représenté Zillis en UNSS basket.
Je n’ai pas redoublé, j’ai donc obtenu un bac S sept ans plus tard, avec mention. Quand
les maths vous paraissent facile, à coefficient 9, ca rend la mention très abordable 🙂
– Comment décrirais tu le temps que tu as passé à Zillisheim par rapport à ta vie
post-bac par exemple?
– La vie était belle à Zillis ! Encore dans le cocon familial, avec une vie perso épanouie
(autant que peut l’être la vie d’un adolescent, je m’entends), et avec un maximum de
sport.
Je me souviens bien arriver en cours en sueur après avoir fait du sport entre midi et 2
chaque jour. J’ai la chance d’avoir su très tôt vers quelle filière je voulais m’orienter, ce
qui m’a permis de ne pas me faire de noeuds au cerveau au lycée.
La vie post bac, c’est la liberté qui commence, le permis, l’appart, la fac…
– Si tu devais maintenant résumer cette période de ta vie en 3 mots?
– Insouciante
– Sportive
– Privilégiée
– Quelles sont les personnes qui t’ont marqué durant ton cursus à Zillis’?
– J’ai eu un prof de maths, M. Meyer, avec qui on avait bien accroché.
– Même question avec les faits qui t’ont marqué:
– L’incendie du collège quelques mois après mon arrivée.
– Une fois arrivé au lycée durant les périodes d’orientation, quel était ton état
d’esprit?
– Plutôt détendu, étant donné que je savais très bien où aller (STAPS), malgré l’insistance
de mes profs de sciences qui me voyaient en prépa.
– Peux-tu nous décrire ton métier, à quoi ressemble ta vie de tous les jours?
– Je bosse aujourd’hui chez Domyos, la marque de fitness de Décathlon. Avec mon
équipe, nous imaginons, créons et vendons des produits de sport exclusifs, uniquement
distribués dans les magasins Décathlon.
J’ai des horaires de travail plutôt souples, chacun est responsable de son activité et de
la réussite de ses missions. Mon métier m’amène à voyager beaucoup à l’étranger, pour
aller s’inspirer de ce qui se fait ailleurs. J’ai déjà parcouru au moins 15 pays différents
dans le cadre de mon travail. C’est très riche, et c’est pourquoi j’ai choisi cette boîte qui
permet de vraiment s’épanouir dans sa vie.
Mon job actuel est d’aller un maximum à la rencontre des utilisateurs, dans les salles de
sport, les box de crossfit, et de les interroger afin de recueillir un maximum d’insights
pour développer des produits toujours plus pertinents.
– Pour être plus concret, pourrais-tu nous donner un exemple d’un produit qui a été
amélioré, voire inventé grâce à toi et que l’on retrouve dans un Décathlon?
– J’ai réalisé près de 1000 études depuis que je travaille chez Décathlon, dont une bonne
50aine sur de l’innovation. Certains projets ont vu le jour, d’autres non ou pas encore.
Mais les études ne portent pas que sur les produits en tant que tels, mais aussi sur
comment nos clients les utilisent. Pendant mes 3 années en Chine, j’ai essentiellement
passé mon temps à comprendre comment les chinois pratiquent, afin d’adapter l’offre à
leurs besoins. J’ai pas mal bossé aussi sur les potentiels de marché, afin de voir
comment organiser l’expansion des magasins. Enfin, j’ai mis en place pas mal d’outils
permettant de recueillir l’avis de nos clients, en magasin et sur internet, afin d’offrir
toujours une meilleure qualité de service à partir d’outils concrets. Bref, plein de
problématiques différentes qui font la richesse de ce job.
– À quoi ressemble ton cursus post bac et ta carrière pour en arriver là?
– Après le bac, j’ai donc choisi d’aller en fac de STAPS à Strasbourg. J’ai validé un master
en Marketing et gestion du sport avec une spécialisation dans les études clients.
J’ai fait un break d’un an avant de finir mon cursus pour avoir une première expérience
pro…chez Décathlon, en tant que vendeur sportif.
C’est naturellement que j’ai ensuite intégré un cabinet d’études, où mon métier consistait
à automatiser puis présenter des rapports d’études. Je suis resté 1 an dans cette boite,
et j’ai ensuite saisi l’opportunité de créer ma propre société d’études, avec 4 autres
personnes, toujours à Paris. Je menais alors une vie très chargée, avec beaucoup (trop)
de travail, mais aussi un salaire très correct pour un début de carrière, qui m’a permis de
profiter de Paris au maximum.
3 ans plus tard, nous étions 35 personnes, et j’animais une équipe de chargé d’études et
tout se passait bien, quand Décathlon (pour qui je travaillais en tant que prestataire) me
contacte pour créer leur service étude interne. J’ai sauté sur l’occasion et j’ai migré vers
le ch’nord pour une nouvelle aventure.
Je constitue donc une nouvelle équipe et part en croisade pour développer l’étude client
au sein d’un groupe Décathlon alors très influencé par l’intuition de ses collaborateurs.
C’est ainsi que j’ai réalisé quelques 600 études clients en 3 ans pour tous les corps de
métiers : chefs de produit, directeurs commerciaux, patrons de pays ou encore
directeurs magasin.
Au cours de mes multiples voyages, un pays m’a tout de suite plu, la Chine ! Je propose
alors à ma boss d’aller développer le service pour l’Asie, et 6 mois après j’arrivais à
Shanghai avec ma compagne pour un bail de 3 ans ! Et rebelote, je recrute une nouvelle
équipe de chinoises pour m’aider à développer le service.
La vie à Shanghai m’a offert une multitude d’expériences, de voyages, de rencontres,
d’opportunités, c’est une période qui m’a beaucoup marqué, d’autant plus que j’ai eu
mon premier enfant là-bas.
Et depuis 3 ans, après avoir rendu autonome mon équipe en Chine, me revoilà en
France dans cette nouvelle mission, après un passage dans l’équipe Communication de
Domyos.
– Si c’était à refaire que changerais-tu à ton cursus pré-bac?
– Rien. Je serais peut-être juste plus sérieux dans le sport, j’aurais vraiment aimé pouvoir
devenir sportif de haut niveau.
– D’ailleurs au moment où tu rentres en licence STAPS à Strasbourg, tu avais quoi
comme vision de ton avenir professionnel? Tu ne te disais quand même pas déjà
“je vais devenir chargé d’étude chez un géant de la distribution dans le sport”?
– Ah, oui effectivement ce n’était pas si précis… En fait j’ai choisi ma licence un peu au pif,
je suis arrivé en spécialité Entraînement Sportif, filière qui destine à la préparation
physique des athlètes, principalement des professionnels. J’ai toujours voulu être au
contact de ce monde, mais je me suis vite rendu compte que je n’étais pas vraiment fait
pour cela. D’ailleurs même en DEUG (à l’époque) le but était de devenir prof de sport à
la base, idée que j’ai abandonnée aussitôt après un stage d’une semaine en lycée…
J’ai un tempérament d’entrepreneur, j’ai notamment créé un magazine de basket
pendant mes études, et par la suite une société d’études. Le marketing et la distribution
offrent plus de possibilités, c’est pourquoi je me suis réorienté vers un master plus
orienté business
– Si c’était à refaire que changerais-tu à ton cursus post-bac:
– Rien non plus, j’ai su prendre des risques qui se sont révélés gagnants !
– Peux-tu nous donner un point sur lequel tu penses que l’enseignement aurait pu
être plus adapté?
– Pas assez d’ouverture vers l’extérieur, vers les entreprises, vers les entrepreneurs.
Sans doute trop en vase clos et peu au courant des perspectives possibles.
– Et c’est pour cela que l’Amicale des Anciens est là!
– Comment vois-tu ta vie évoluer dans les prochaines années?
– Il me faudra rapidement un endroit avec plus de soleil…et la mer.
Donc pourquoi pas la côte ouest de la France ou l’Asie à nouveau ?
– Quelque chose d’autre à transmettre aux élèves du collège?
– Allez voir le monde!
Merci Maxime,
propos recueillis par Nicolas EGUEMANN, mars 2018.